Sur ce site vous trouvez tout ce qui est nécessaire pour vous informer sur l’histoire des centres sociaux mais aussi pour tenter de la produire…
Les Centres sociaux existent depuis le début du XX° siècle, la Fédération qu’ils ont voulu en 1922 va fêter prochainement son centenaire.
Sous l’onglet Actualités retrouvez les actions menées ces derniers mois
Avec Mémoires Vives et la FCSF écrivons les pages de cette histoire plurielle
et tout d’abord retrouvons les grandes périodes de…..
Notre Histoire
Dans le texte ci-dessous tous les mots en bleu sont des liens vers un développement sur le site ou sur le web.
L’histoire des centres sociaux en France est plus que centenaire. Elle prend naissance dans une société qui se libéralise et industrialise sa production économique, générant une classe de travailleurs salariés prolétarisée et constituant ainsi de nouvelles pauvretés et divisions sociales.
Le premier centre social en France prend forme en 1896, à l’initiative de Marie Gahéry, avec l’appui du Marquis Albert Costa de Beauregard. Il s’implante dans le XIe arrondissement de Paris et reçoit le nom d’ Oeuvre sociale de Popincourt. Il reprend les postures fondamentales des « settlements », nés à Londres et aux USA à partir de 1884 : face aux injustices subies par les populations laborieuses et les divisions sociales qu’elles génèrent, il s’agit de faire oeuvre sociale, et non pas oeuvre charitable, c’est-à-dire d’établir, dans les lieux de vie, des liens de coopération émancipatrice entre des personnes de conditions économiques et culturelles différentes. Pour réussir une telle action, il faut que les « travailleurs sociaux » viennent résider dans le quartier populaire et y nouer des relations d’entraides, désintéressées et amicales, avec leurs voisins.
Mercédès le Fer de la Motte prend le relais de Marie Gahéry et crée, en 1903, avec la Ligue de la Patrie Française, l’association La Maison sociale, avec les concours, notamment, de la baronne Inès Piérard et d’Apolline de Gourlet. En peu d’années, elle crée six Maisons sociales à Paris et dans sa banlieue, dont celle de Levallois Perret avec Marie-Jeanne Bassot. Ce premier réseau novateur ne pourra pas persister, ayant été particulièrement contesté par des forces sociales conservatrices à l’occasion du procès intenté en 1909 par Marie-Jeanne Bassot à l’encontre de ses parents qui l’avaient fait enlever et interner dans un hôpital psychiatrique en Suisse parce qu’ils refusaient son engagement de résidente dans les Maisons sociales.
Quatre anciennes résidentes reconstituent pourtant de nouvelles Maisons sociales dans les quartiers populaires où elles avaient débuté. En particulier, dès 1910, Marie-Jeanne Bassot, avec le concours de Mathilde Girault, développe à Levallois-Perret une action sociale, sanitaire et éducative à laquelle coopèrent les habitants et constitue ainsi une Résidence sociale qui devient une référence, en France et à l’étranger.
En 1922, Marie-Jeanne Bassot regroupe en une Fédération des centres sociaux de France (FCSF) les oeuvres sociales françaises partageant les mêmes objectifs. La jeune Fédération peut ainsi se joindre au premier congrès international des « settlements » qui aura lieu quelques mois plus tard à Londres et deviendra l’artisan d’un premier développement des centres sociaux à l’échelle nationale.
Après la seconde guerre mondiale, la généralisation d’une politique familiale, menée notamment par les Caisses d’allocations familiales et les Caisses de la mutualité sociale agricole amène la création de nombreux centres, en ville et dans les campagnes, afin de rendre accessibles aux familles les services médico-sociaux et sociaux institués. En parallèle, la FCSF s’efforce de prolonger l’esprit premier des centres sociaux et l’exprime, en 1952, dans un rapport, corédigé avec le Ministère de la Santé publique et de la Population et réalisé à la demande du Conseil économique et social des Nations Unies. Dans les années 1960, la politique intensive d’urbanisations nouvelles orchestrée par l’Etat et le développement conjoint de mouvements militants résidentiels favorisent l’émergence de nombreux centres sociaux dans ces quartiers nouveaux. Des problématiques communes, tels ceux du financement, de la professionnalisation des activités et de la place des usagers incitent les centres sociaux à se grouper en fédérations départementales ou régionales.
La fonction d’animation sociale locale et globale du centre social, de plus en plus pratiquée par les centres sociaux, se voit confortée en 1971 par la Caisse nationale des Caisses d’allocations familiales (CNAF) qui crée pour cette fonction un agrément du centre social, en lui associant un financement appelé « prestation de service ». En 1984, cet agrément est décentralisé : chaque Caisse d’allocations familiales locale a désormais compétence pour l’attribuer au centre social en fonction du projet social qu’il a élaboré pour les quatre années à venir.
Dans les mêmes années, la Fédération, qui a étendu son appellation pour devenir la Fédération des Centres sociaux et Socioculturels de France (1967), entreprend de réguler la professionnalisation des acteurs des centres sociaux. Elle ouvre ses instances délibératives fédérales aux usagers et aux salariés en sus des gestionnaires, en instituant dans ses statuts trois collèges représentatifs (1970). Elle suscite aussi la création d’un syndicat employeur, le Snaecso (1971) et appuie l’instauration d’une convention collective spécifique aux Centres sociaux (1983).
Dans les années 1980, les difficultés économiques et sociales vécues de plus en plus par les populations des zones urbaines ou rurales où sont implantés les centres sociaux, incitent ceux-ci à prendre de nouvelles initiatives, en lien avec de nouvelles politiques, spécifiques ou de droit commun, engagées alors par les pouvoirs publics (Politique
de la Ville, RMI/RSA, soutien à la parentalité, …).
En l’an 2000 à Angers, les centres sociaux et socioculturels adoptent la Charte des centres sociaux et socioculturels qui énonce leur valeurs de référence et leurs manières d’agir. Ils acquièrent ainsi une nouvelle capacité à structurer leur action émancipatrice en lien avec les populations et les pouvoirs publics, ce qui les conduit en 2013, en congrès à Lyon à affirmer leur priorité : permettre le développement du pouvoir d’agir des habitants.