La citation du mois

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« Le Centre social n’est pas une agence destinée à réaliser un programme,
mais un centre de lumière pour la localité.
Il doit chercher à réveiller les forces latentes et à les faire agir. »

Ces phrases pourraient être énoncées aujourd’hui tant elles résonnent avec les objectifs actuels des centres sociaux. Elles datent pourtant de 1927 et sont formulées dans un rapport, rédigé par Marie-Jeanne Bassot et Marie Diémer, prônant la multiplication des centres et présentant leurs caractéristiques. Marie-Jeanne Bassot est alors l’animatrice charismatique d’un centre social à Levallois Perret, depuis 1908 (La Résidence sociale) et cela fait cinq ans qu’elle est la secrétaire générale de la Fédération des centres sociaux de France, dont elle est la fondatrice.

La connaissance du contexte de l’époque et de l’ensemble du contenu du rapport aide à comprendre le sens que donnent les auteurs à ces phrases. Un centre social – nous disent-elles – se caractérise fondamentalement par la manière d’être désintéressée de ses acteurs, par leur capacité à créer de la rencontre et de la reconnaissance mutuelle entre les personnes différentes d’un voisinage, les rendant ainsi susceptibles de solidarités coopérantes. Le centre social n’est donc pas l’opérateur d’un programme social préétabli de l’extérieur d’un quartier ou d’un canton. Son rayonnement, sa « lumière » sur son environnement lui viendra de la qualité humaine et sociale de ses acteurs associés. Son pouvoir sera celui des personnes et des groupes de la localité dont il aura su, par son ambition d’humanité, « réveiller » les « forces latentes » de fraternité et la capacité d’action commune.

Par Jacques Eloy

Pour en savoir plus :

> Références de la citation : Mlles Bassot et Diémer, « Les Centres sociaux », Les Cahiers du Redressement français, n° 20, juin 1927, p. 23. Le texte, sans les annexes, a été republié par la FCSF dans sa revue Ouvertures, Hors-série Repères, n° 6-7, 1991-1992, p.. 3-27 (il est accessible sur gallica.bnf.fr). La citation, dans cette édition, se trouve p. 11.

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