« Il ne s’agit pas seulement de guérir ou de prévenir des maux, il faut promouvoir un plus et un mieux en permettant aux individus et aux groupes de se promouvoir eux-mêmes, de se prendre en charge le plus possible, de s’insérer activement dans la société, d’y affirmer ce qu’ils ont d’original, donc d’y conquérir ou d’y défendre leur identité, d’y prendre des responsabilités ».
Henri Théry prononce cette phrase déterminée dans son discours d’ouverture du 3e congrès national des centres sociaux et socioculturels, à Marseille, le 11 mai 1972. Depuis 2 ans 1/2, il est l’influent président de la Fédération des centres sociaux et socioculturels de France, et il a déjà à son actif une réforme des statuts de la Fédération qui donne une place prépondérante dans son conseil d’administration aux « usagers-participants » (13 juin 1970), la préparation de la circulaire « Diénesch » (20 août 1970), la conception de la prestation de service « coordination et animation globale », instituée par la CNAF (15 octobre 1971) et la création du syndicat des employeurs de personnels dans les centres sociaux (23 octobre 1971).
Il indique, de cette manière, aux congressistes de Marseille, le repositionnement escompté des finalités de l’Action sociale et culturelle dans une France encore en développement, tel que le recommande notamment le rapport général du VIe Plan : libérer l’initiative des individus et des groupes, dans leur diversité, et non plus seulement « guérir ou prévenir des maux ». Il situe ainsi l’enjeu du congrès : les centres sociaux et socioculturels peuvent-ils, veulent-ils être porteurs et acteurs de ces nouvelles finalités promotionnelles, individuelles et collectives ?
Par Jacques Eloy
Pour en savoir plus :
> Références de la citation : Henri Théry, « Exposé d’ouverture du Congrès », Centres sociaux, n° 122-123, juillet septembre 1972, p. 10. Ce numéro de la revue de la FCSF, donnant un compte rendu complet du congrès de Marseille, est consultable sur le site de Gallica (gallica.bnf.fr).